La convergence des transitions numérique et verte présente à la fois des opportunités et des défis pour les efforts sociétaux visant à atteindre les objectifs de l'Accord de Paris et de l'Agenda 2030 pour le développement durable. Cette session d'ouverture de haut niveau a examiné des questions telles que : • Quels sont les impacts conjoints de ces deux transitions sur la compétitivité des secteurs et des régions, sur les conditions de travail ? • Comment s'assurer que personne n'est laissé pour compte ? • Comment les technologies numériques peuvent-elles améliorer la conception, le suivi et l'application des politiques environnementales, et quels sont les effets négatifs possibles ? • Comment les PME peuvent-elles sortir plus résistantes, plus innovantes et plus compétitives de ces transformations sociétales ? • Quel rôle les technologies numériques jouent-elles dans la création de villes intelligentes, inclusives et durables ? • Comment le paysage international a-t-il évolué depuis l'adoption du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et de l'Accord de Paris, et comment cela pourrait-il affecter la coopération internationale en matière de croissance verte ? Cette session a abordé ces questions et des thèmes connexes afin de planter le décor du Forum sur la croissance verte et le développement durable.

Les technologies numériques peuvent soutenir le changement de production et de consommation nécessaire à la transition écologique. L'intelligence artificielle (IA) et l'internet des objets (IOT) pourraient conduire à de meilleurs résultats environnementaux dans plusieurs industries en améliorant l'efficacité de l'utilisation des ressources et en soutenant l'adoption de modèles commerciaux plus circulaires. Les technologies numériques peuvent également permettre aux consommateurs - dont on a constaté qu'ils étaient prêts à faire des compromis sur leur mode de vie au profit de l'environnement s'il n'y a pas de coûts financiers supplémentaires - de faire des choix plus écologiques. Toutefois, ces transformations peuvent avoir des répercussions sur la répartition. D'une part, les coûts et les impacts des transitions jumelles, tels que la hausse des prix de l'énergie et l'automatisation des emplois, ont tendance à affecter davantage les ménages à faibles revenus et les travailleurs peu qualifiés. D'autre part, les ménages à faibles revenus sont souvent plus exposés aux effets du changement climatique et de la pollution, et sont donc plus susceptibles de récolter les fruits d'une action climatique ambitieuse. Cette session a examiné comment les technologies numériques peuvent contribuer à promouvoir une production et une consommation plus écologiques tout en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte et à ce que les préoccupations en matière de durabilité liées à l'utilisation croissante de l'IA soient prises en compte.

[A NOTER : Pas d'interprétation en français pour cette session] La concentration d'industries à forte intensité de carbone (par exemple, le ciment, l'acier) pose des défis importants aux régions dont l'économie est fortement tributaire de ces secteurs. Ces territoires sont souvent confrontés au défi commun de diversifier leur économie locale en s'éloignant de ces secteurs, tout en gérant les héritages de la stagnation économique et de la dégradation de l'environnement. Cet atelier a réuni des acteurs de régions engagées dans la transition vers une économie à faible émission de carbone afin de favoriser les discussions sur les défis et les solutions associés à la transformation des économies locales, tout en garantissant une transition juste pour tous. Les ateliers ont abordé les questions suivantes : • Quelles approches participatives peuvent être employées pour s'assurer que toutes les parties prenantes participent au processus de prise de décision ? •Quelles politiques peuvent soutenir l'esprit d'entreprise et garantir que les travailleurs possèdent les compétences nécessaires pour trouver un emploi dans les secteurs de croissance identifiés ? • Comment les gouvernements locaux peuvent-ils financer ces politiques ? • Comment les acteurs régionaux peuvent-ils mettre en place des réseaux efficaces de partage des connaissances afin d'accélérer la transition vers une économie à faibles émissions de carbone ?

Les technologies numériques ont le potentiel d'améliorer l'ensemble du cycle politique afin de rendre les politiques environnementales plus efficaces. Des informations plus précises et en temps réel sur la pollution peuvent permettre de concevoir des politiques plus efficaces. Le respect de l'environnement pourrait être amélioré grâce à la surveillance, à l'aide des technologies numériques et de l'imagerie satellitaire, tandis que les drones pourraient être utilisés pour identifier l'exploitation forestière ou la construction illégale. Cependant, des compromis existent également. Les "deepfakes", l'utilisation abusive de l'IA et les campagnes de désinformation en ligne plus larges peuvent perturber les processus législatifs environnementaux en ciblant les législateurs et en influençant les processus de consultation publique (par exemple, avec des milliers de réponses crédibles mais fausses aux consultations publiques). Les barrières technologiques peuvent limiter la participation des citoyens qui ne sont pas familiarisés avec les technologies numériques à l'élaboration de politiques participatives. Cette session examinera comment les technologies numériques peuvent contribuer à améliorer la conception, le suivi et l'application des politiques environnementales.

La transition numérique verte crée à la fois des opportunités et des défis pour les petites et moyennes entreprises (PME). La numérisation peut ouvrir de nouvelles opportunités commerciales en permettant des modèles commerciaux circulaires et à faible émission de carbone, tels que l'économie de partage et les marchés en ligne pour les produits d'occasion ou réparés, et en améliorant la traçabilité du cycle de vie des produits. Cependant, les PME sont souvent confrontées à des obstacles à l'adoption des technologies vertes et numériques, tels que le manque de compétences et d'accès au financement. En outre, alors que la charge administrative des exigences en matière de rapports sur le développement durable imposées aux grandes entreprises se répercute souvent sur les chaînes d'approvisionnement jusqu'aux PME, les technologies numériques peuvent contribuer à automatiser une partie des rapports. Cette session a examiné le rôle que les technologies numériques peuvent jouer dans la transition vers une économie circulaire et à faible émission de carbone dans les PME, les principaux défis qui entravent leur adoption et les solutions politiques possibles. Le rôle des start-ups innovantes dans les domaines verts et numériques, et la manière de promouvoir leur expansion, ont été également abordés.

Les technologies numériques sont des outils essentiels à la transformation des villes qu'exige la transition verte et sobre en carbone. La densité d'appareils et de capteurs connectés dans les zones urbaines fournira des ensembles de données importants et diversifiés qui peuvent contribuer à améliorer les politiques urbaines dans de nombreux domaines, notamment la qualité de l'air, la consommation d'énergie, la demande et l'offre de trafic, tout en améliorant la résilience aux chocs climatiques. La numérisation peut également contribuer à restructurer les systèmes actuels dépendants de la voiture en facilitant le passage à des modes de transport actifs et partagés, et en réduisant la demande de mobilité inutile. Le big data, l'IA et les logiciels avancés peuvent aider les opérateurs à soutenir l'électrification progressive de multiples secteurs économiques en gérant la demande d'énergie des appareils connectés, des bâtiments et des voitures électriques. L'IA peut également jouer un rôle clé dans la synthèse de ces nouveaux ensembles de données. Cette session a exploré le rôle de ces technologies numériques dans le soutien des politiques de transformation dans les villes intelligentes.

Cette session a réuni cinq organisations intergouvernementales clés travaillant sur la croissance verte pour discuter de la manière dont les changements socio-économiques et géopolitiques affectent les perspectives de coopération internationale sur la croissance verte et des opportunités que nous devrions explorer pour la renforcer par le biais de leur initiative commune, le Partenariat des connaissances sur la croissance verte (GGKP). La pandémie et le conflit armé en Ukraine ont fortement perturbé les chaînes commerciales et d'approvisionnement établies, détournant les priorités politiques et les ressources des efforts de collaboration sur la croissance verte vers des efforts de stabilisation des économies nationales. Dans le même temps, les inquiétudes concernant la sécurité des données et l'accès aux matériaux critiques pour les technologies vertes pourraient avoir un impact négatif sur la propagation des chaînes de valeur mondiales. L'ensemble de ces changements représente une évolution substantielle du paysage international au cours de la dernière décennie. Pourtant, l'essor rapide de l'IA et de la numérisation peut permettre aux pays de collaborer plus efficacement à la réalisation des objectifs de croissance verte, à condition de s'appuyer sur un partage des connaissances, un échange de données et une collaboration efficaces. En effet, la pandémie a mis en évidence la résilience accrue des entreprises numériquement avancées, qui ont été en mesure d'introduire systématiquement des changements adaptatifs et de minimiser ou d'inverser les impacts sur la production, les bénéfices et les emplois. De telles approches novatrices de la part des entreprises et d'autres acteurs offrent des perspectives de relance de la coopération sur le thème de la croissance verte dans le contexte de chaînes d'approvisionnement perturbées.